Études compétitives

Petite anecdote courte aujourd’hui, dans la thématique « ce qui n’est pas dit dans la méthodologie d’un article ». Dans nos Centres Hopistaliers Universitaires, de nombreuses études prospectives sont menées chaque jour. Parfois deux études portant sur un profil de patient proche recrutent en parallèle. Les patients ne pourront généralement pas être inclus dans les deux études en même temps, car leurs protocoles respectifs seraient susceptibles d’interférer. Cela pourra parfois engendrer un biais de sélection majeur, dépendant de la combinaison des critères d’inclusion des deux études.

Pour l’exemple, à Rouen, deux études incluent des patients atteints de syndrome de l’intestin irritable (SII). Cette maladie comporte trois formes cliniques distinctes : avec diarrhée, avec constipation, ou avec alternance des deux. La forme diarrhéique est la plus fréquente. La première étude exigeant des patients la forme diarrhéique (critère d’inclusion), l’inclusion des patients y est plus difficile que dans la seconde, qui inclue pratiquement le SII tout venant. En conséquence, presque tous les patients avec forme diarrhéique sont inclus, par les investigateurs, dans la première étude. La seconde étude se retrouve alors avec seulement quelques patients diarrhéique présentant des critères d’exclusion à la première étude. Cette seconde étude a alors un biais de sélection majeur, sous-représentant les formes diarrhéiques et les rendant non comparables aux autres formes, car elles sont associées à des critères d’exclusion de la première étude.

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